Ma vie de médium : histoires vraies
Il y a plusieurs années déjà, je suis invitée pour une soirée sympathique entre amis. L'apéritif est déposé sur la table basse quand l'un de nous propose un jeu de dés basé sur des paris. Tous en cercle, nous devons deviner si l'adversaire nous précédant a plus ou moins tel montant une fois après avoir secoué ses dés. Bien sûr, ce dernier a le droit de mentir et de bluffer pour tromper l'autre. Je suis prévenue de suite : pas de chance, j'ai à côté de moi celui qui gagne à chaque fois la partie d'habitude.
Le jeu commence et très vite, mes petits anges y prennent goût. Contents et joyeux, ils participent dans l'invisible. Face à mon adversaire, je ne peux m'empêcher de ressentir son aura pour savoir s'il est nerveux ou serein, ce qui m'avantage pour découvrir s'il me ment ou pas. La technique fait plutôt mouche et j'ai un autre as dans ma manche : les guides. Les anges s'amusent et me parlent à l'oreille : "Il ment ! Il ment !" ... "Il a plus !"... "Il dit vrai !"... Je gagne coup sur coup et rend mon adversaire dubitatif qui ne comprend pas comment je peux deviner si facilement. Je lance une petite blague à mes guides, intérieurement, en leur faisant comprendre que s'ils pouvaient être aussi coopératifs pour le loto, ma vie serait plus facile. Ils ont l'air de dire que de toute façon, dès qu'il s'agit d'argent, je prends la situation trop au sérieux pour gagner quoique ce soit ! Pas faux, j'aurais peut-être eu mauvaise conscience.
La soirée continue, de jeux en jeux et puis finalement, il se fait tard et nous allons nous coucher. Nous restons tous dormir sur place et avec mon adversaire de dés, nous les deux célibataires, nous devons nous partager le canapé ou le matelas gonflable dans la chambre d'amis. Je m'exclame, tout contente :
"Je prends le canapé !"
Les garçons, surpris, me demandent si je suis sûre. Je leur réponds que oui et demande à mon adversaire (nommons le B.) si cela ne le dérange pas. Il affirme être heureux de pouvoir profiter du matelas, seul, dans la chambre.
Je commence à m'installer quand j'entends une petite voix céleste me souffler :
"Il va vouloir dormir avec toi."
Surprise, je me demande si j'ai bien entendu ou si je n'ai pas bu un verre de trop, me laissant aller à tomber sous le charme de B. rêvassant à des situations incongrues ! Je reprends le fil de ma pensée en me disant : "Pff, n'importe quoi, ma pauvre ! Tu débloques !"
La porte du salon s'ouvre et B., gentleman, rentre dans la pièce en me demandant si je suis vraiment bien sur le canapé. Je lui réponds :
"Oui, c'est gentil de demander..."
Et blablabla.
"Mais tu es sûre ? Cela me gêne de profiter du matelas alors que toi, tu es sur le canapé..." me rétorque B.
Il tourne autour du pot. Puis, il ajoute :
"Tu ne veux pas dormir avec moi sur le matelas, tu es sûre ?"
Eberluée, réalisant qu'il ne me propose pas d'échanger de place mais bien de dormir avec lui et pensant à ma petite voix qui venait de m'avertir, je bredouille un truc du style :
"Euh... non, c'est bon, le canapé est moelleux, t'inquiète pas."
B. enchaine :
"Ah bon, ben d'accord ! Parfait alors !"
Il fait mine d'être joyeux de ma réponse, sort du salon et part se coucher. Je continue de mettre en place mes couvertures et mes oreillers quand soudain, B. rentre timidement à nouveau dans la pièce :
"Mais tu es sûre, vraiment, tu es sûre sûre de ne pas vouloir dormir avec moi sur le matelas ?"
Je ris intérieurement devant son insistance maladroite, toujours en pensant à ma petite voix qui m'avait avertie et que, pourtant, je n'avais pas crue. Un peu décontenancée, pas insensible au joli minois de B., je finis tout de même par sortir :
"Euh.... ! Je ne sais pas ! Tu me gênes, B. ! Euh ! Je... Je suis bien sur le canapé !"
L'histoire ne dira pas si les intentions de cet ami étaient dénuées d'intérêt, toujours est-il que la situation m'a fait sourire ...! Un ange gardien a parfois des airs de gentil Joker prêt à vous glisser les bonnes réponses ou des détails avantageux...
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